Paraffine lyrics
Paraffine lyrics
Sortez les bouteilles, les verres, les cigarettes et les briquets,
Sortez les stylos et les carnets.
Allumez les bougies, réveillez les esprits, faites chauffer les machines.
Montez les basses, dégainez les kicks, faites claquer les snares.
La nuit va être longue, vieux frères.
Vieux frères, ce soir encore, je vous appelle en renfort.
L’heure est à nouveau venue de tremper les torchons dans la paraffine
Et de descendre au fond de la mine.
De faire ce truc qu'on a appris à faire au fil des ans
Depuis tout ce temps qu'on roule ensemble :
Braconner les mots justes pour avancer,
Tout mettre à nu avant de coucher ce qu'on a sur le cœur sur l'instru.
Nos quêtes, nos frustrations, nos rêves et notre vécu.
Sans non-dits, sans compromis, sans jamais tendre notre cul
Ni écarter les fesses.
Bancal c'est pas grave, bancal c'est très bien.
Mais tiens-moi à distance de mes désirs mesquins.
Je sais qu'il faut mettre ça au placard, sinon c'est baisé.
On peut pas se branler, ni minorer, ni démonter.
Toujours construire et charbonner.
Même si parfois je vois bien que c'est compliqué.
On n'est pas encore tirés d'affaire,
Il reste du taff, il en reste à faire, beaucoup à faire.
On se doit d’aller au bout, au bout du tunnel avec toute notre hargne
Jusqu'à nous coucher comme des masses le matin venu
Pour rempiler dès le réveil.
Alors ce soir, on va embrayer, mettre en marche le deuxième chantier.
On se reposera plus tard, t'en fais pas !
On se reposera quand on sera vieux, vieux frère !
Aujourd'hui, je regarde en arrière et je me surprends à sourire.
Tous ces souvenirs en si peu de temps
Ça m’a fait comme une seconde naissance.
À une époque, je pensais que ma vie était derrière moi…
Si j'avais su tout ce qui m’attendait,
Tous ces moments, tout ce qu'on a construit de rien et à bout de bras.
Et je suis fier de ça, ça me fait du bien.
Je crois que je suis plus heureux, moins amer, moins en colère
Qu’avant, plus apaisé aussi j’espère.
Moi qui était bon à pas grand-chose, en tous cas dans ma tête
J’ai récupéré de ma dignité.
Au passage, j'espère en avoir fait profiter les miens autant que je pouvais.
Mais c'est pas fini, rien n'est gagné.
On est peut-être à l'abri pour l'instant mais faut rester vigilants.
Et puis on n'a pas encore tout dit parce qu'on n'a pas encore tout vu.
Il en reste dans l'éponge, il en reste dans nos casiers.
Il en reste sur notre route, on n'a pas encore été au bout de l'histoire,
Au bout de nous-mêmes, au bout des autres, au bout du monde ;
Loin de là.
Et on s'arrêtera pas tant que ce sera pas fait.
On a ce privilège, cette torche qu'on peut tremper dans la paraffine
Et on va continuer à descendre au fond de la mine
Pour creuser, creuser jusqu'à la sortie.
On a passé tant d'années à attendre,
À chercher dans le noir comme des galériens.
À marcher sans savoir où aller, à se faire du mal pour rien.
Hors de question de flancher ou de revenir en arrière.
Je sais que je peux compter sur toi, vieux frère.
Combien d'étés, de levers, de poèmes ?
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes ?
On en aura par centaines, par milliers.
On en aura des amours, des baisers.
Combien d'étés, de levers, de poèmes ?
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes ?
On en aura par centaines, par milliers.
On en aura des amours, des baisers.
- Artist:Fauve ≠
- Album:Vieux frères – Partie 2 (2015)